INTERROGATOIRE AU MINISTERE DE LA MAGIE

Bonjour, je suis journaliste pour la gazette du sorcier, et je vais vous poser une série de question. Vous allez devoir être honnête car il va falloir y répondre comme si vous étiez sous l’emprise de veritaserum, alors s’il vous plait, jouez le jeu et c’est parti pour cette interview !

Quelle est la place de tes amis, de ta famille dans cette guerre, les fais-tu passer avant ton combat, ou bien après ? Quelles relations entretiens-tu avec eux ?
Mon père est complètement déconnecté de cette histoire, tout simplement parce que ma mère est morte il y a trois ans et que depuis, plus rien ne l'intéresse. Il sait qu'elle soutenait l'Ordre, qu'elle se battait pour le bon côté des choses en étant persuadée qu'un jour, les gentils auraient gain de cause, mais lui se laisse mourir. Il m'en veut, je le sais, d'appartenir à ce monde qui lui aurait finalement, au fil du temps, des années, enlevé sa femme. Il m'en veut et je m'en fiche, moi aussi, je lui en veux. Peu importe ses préférences, son avis sur la question, aujourd'hui, je sais pourquoi je me bats, et ce n'est très certainement pas lui qui me fera changer d'avis. Quant à mes amis, voilà, ils sont assez rares ceux qui me connaissent suffisamment pour me parler de choses sincères et qui me touchent, alors oui, le combat passe avant. J'aurais toute l'occasion de me faire des amis plus tard, quand le monde dans lequel je vis sera un monde plus juste pour moi.

Votre camp, comment l’avez-vous choisi ? Par conviction, par pression, ou bien c’est parce que vous n’en avez strictement rien à faire des autres ?
Je l'ai rejoint par conviction. Vous savez, quand vous naissez d'une mère sorcière et d'un père moldu, quand vous attendez avec impatience de savoir si votre vie se résumera à l'ennui que subi votre père jour après jour où à l'excitation des pouvoirs de votre mère, tout ça vous donne matière à réfléchir. Je prône un monde de Sang-Purs, je prône un monde où les sorciers peuvent occuper leur vraie place et pas se cacher derrière ce qu'ils ne sont pas réellement. Je n'ai pas envie de changer de camp, si j'avais du rester pour l'Ordre, alors là je me serai trahi, en restant par pression.

Ça a beau être la guerre, et quel que soit le camp dans lequel on se trouve on rêve tous d’un monde meilleur. Si vous devriez vivre d’espoir, comment aimeriez vous que soit votre vie dans dix ans ?
Disons que j'aimerai être installé, avoir un métier, une femme et des enfants, qui fréquenteront Poudlard, la nouvelle Poudlard, le temps venu. J'ose espérer que d'ici là, le Monde des Sorciers connaitra une ère nouvelle, plus favorable pour lui, plus organisée, faite pour répondre aux attentes des meilleurs. Je ne demande pas à ce qu'on éradique les moldus de la planète, simplement j'aimerai que les Sorciers occupent la place qui leur revient de droit, et j'ose espérer que dans dix ans de ça, ce sera le cas.

La guerre, le sang, les morts c'est bien beau mais qu'en est-il de l'amour? ton combat a-t-il eu raison de ton coeur ou continue-t-il à battre? si c'est le cas, pour qui et pourquoi?
Mon coeur ne bat pour personne. Aimer c'est beau, on est d'accord, mais c'est être faible aussi. En temps de guerre, quand les gens se battent, se déchirent, mettre son coeur à disposition de quelqu'un c'est s'autoriser le risque de perdre des gens qui vous sont chers. L'avantage, quand vous vous refuser à aimer qui que ce soit d'autre que votre petite personne, c'est que vous ne sortirez jamais affaibli d'un combat où vous auriez vu mourir un proche : vous survivez ou vous mourrez. C'est une force, ne pas souffrir, vous ne croyez pas ?

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CARTE DE CHOCOGRENOUILLE

Intelligent ∆ Extraverti ∆ Sombre ∆ Discret ∆ Travailleur ∆ Attentif ∆ Déterminé ∆  Jaloux ∆ Possessif ∆ Dominateur ∆ Extravagant ∆ Exigeant ∆ Elitiste ∆ Lunatique ∆ Patient ∆ Insatisfait ∆ Frustrant ∆ Frustré ∆ Dérangeant ∆ Intègre ∆ Loyal à ses idées ∆ Sûr de lui ∆ A peur de peu de choses.

Arthur souffre d'un trouble de l'humeur, son humeur change très rapidement sans qu'il ne puisse vraiment y faire quoi que ce soit ∆ Cela lui entraine parfois des poussées de violence qu'il ne parvient pas à contrôler ∆ Il a vécu une enfance de frustration qui le rend tel qu'il est aujourd'hui ∆ Il est assez déséquilibré ∆ Il est persuadé de pouvoir vivre sans personne alors qu'en réalité il ne cherche que l'affection qu'il n'a jamais trouvé chez ses parents ∆ Sa mère jalousait sa vie de sorcier, son père préférait l'ignorer car il était moldu ∆ Il a mis tous ses échecs émotionnels sur le compte de son sang mêlé ∆ c'est la raison pour laquelle il combat aux côtés des forces du mal ∆ il est infiltré parmi les membres de l'Ordre mais n'est pas particulièrement investi.

ARCHIVES DE DEPARTEMENT HISTORIQUE

L’intelligence est la porte ouverte à ce que vous voulez. Il suffit d’en être pourvu un minimum pour réussir à manipuler les autres, à élaborer ces tactiques qui font de vous un être supérieur. J’ai eu de la chance de naitre intelligent, au moins. Par contre, je suis né dans une famille qui ne répond pas vraiment à ce que l’on peut attendre de moi. Ma mère, Cornelia Smethley, était une sorcière de talent, de celles que tout le monde remarque et admire. Très intelligente, passionnée, elle avait la magie dans le sang depuis des années. Et puis, il y a eu sa rencontre avec mon père, un moldu auquel on n’a jamais découvert le moindre don pour la magie. Un moldu pour lequel elle a renoncé. Pas à sa nature, bien entendu, mais au moins à la vie qu’elle aurait pu mener en embrassant le monde des sorciers comme elle aurait dû le faire. Je n’ai pas compris tout de suite que mon père serait un frein et un handicap considérable à mon avenir ; il m’a fallu grandir dans ce contexte noir et sombre que sont les heures actuelles pour comprendre, pour assimiler le fait qu’être le fils d’un moldu quand vous êtes vous-même un sorcier n’a finalement rien de bon.


Quand j’ai reçu la lettre me donnant l’accès à Poudlard, je savais déjà que j’étais en droit de l’attendre. Je savais que ma mère était une sorcière, qu’elle avait elle-même fréquenté l’école dans sa plus tendre enfance où elle avait construit les plus beaux souvenirs de sa vie – avant ton père, bien entendu, ne manquait-elle jamais d’ajouter. Je savais donc que ma vie pourrait suivre deux voies radicalement différentes ; celle de ma mère, une sorcière talentueuse et reconnue, ou celle de mon père, un moldu. Déjà à l’époque, la perspective me semblait bien triste. Je ne sais pas ce que je serai devenu si je n’avais pas reçu la fameuse lettre. Un mélange de honte et de désespoir me recouvrait déjà tandis que l’été de mes onze ans s’écoulait sans la moindre nouvelle : mais quand enfin ma mère me fit rentrer pour me tendre une missive dont je connaissais les contours par cœur, tous mes doutes s’envolèrent et ma vie devint centrée sur la seule chose qui valait vraiment le coup : mon avenir de sorcier.

Comme tous les petits enfants qui arrivent à Poudlard pour la première fois, la fascination ne m’a jamais quitté. J’ai été fasciné depuis le premier jour, tellement fasciné que je n’arrivais plus à vivre en dehors de la magie. J’ai caché à tous le fait que mon père n’était pas un sorcier, et le secret n’est jamais tombé. Je me suis entrainé, travaillant d’arrache-pied pour être le meilleur dans ces disciplines qui me passionnaient toutes les unes plus que les autres. La compétition était rude ; m’empêchait parfois de me faire des amis, mais je n’ai jamais baissé les bras, sans doute parce que je n’ai jamais supporté l’idée que je pourrais sortir de cette vie fantastique à laquelle j’avais goûté toutes ces années.

Le temps filant, je me suis mis à apprécier de moins en moins la compagnie de mon père, et lui est devenu agressif, complexé. Il aurait voulu que ma mère lui donne un autre enfant, un enfant qui serait comme lui. Un moldu. Je crois qu’il s’est toujours senti un peu inférieur, incompris. Elle n’a jamais réalisé ça, pensant bien faire en ayant renoncé à sa vie de sorcière, mais je sais que me voir fréquenter l’école où elle avait elle-même tout appris a bouleversé sa façon de voir les choses. Elle se rêvait professeure, de défense contre les forces du mal. Résultat des courses, mariée à un moldu, elle a abandonné ses projets et a ouvert une boutique de fleurs. Ca lui allait bien, des fleurs, cela dit. Mais ça n’a jamais été ce qu’elle aurait du faire. Je crois que ma mère a souhaité, longtemps, que je ne reçoive pas la lettre ; ainsi aurait-elle pu ignorer cette vie qui allait devenir la mienne, la notre, notre point commun le plus fort contre mon père.


La vie se fait au fil des rencontres. Jusqu’à la septième année, je suis resté un garçon assez solitaire. Aurore ou Médicomage, je ne savais pas encore avec certitude ce que je voulais faire de ma vie. Mais c’est aussi cette année là que mes sautes d’humeur sont devenues plus fréquentes, harcelant mon cerveau et mon cœur. Ma haine est devenue plus vive, mon envie de me battre plus violente. Je ne supportais plus que mon père m’adresse la parole. Mes amis sont devenus de plus en plus rare. Je suis sorti, diplômé, et j’ai décidé de soigner les gens pour ne pas avoir à combattre les forces du mal qui avaient pour moi tant d’attrait. Pendant longtemps, j’ai lutté contre la haine dévorante qui rongeait mon âme et mon cœur. Pendant longtemps, j’ai voulu rester ce jeune homme dont la mère était fière.

Et puis elle est morte. De la façon la plus idiote qui soit. Dans un accident de voiture. C’est son frère Godrick – comme Gryffondor – qui me l’a amenée à Sainte-Mangouste, dans l’espoir que je puisse faire quelque chose, mais quand elle a passé la porte il était trop tard. Les morts ne peuvent pas revivre. Pas même dans notre Monde à nous. Ce jour là fut le plus terrible de mon existence, le plus ravageur, sans doute. Errant, alcoolisé, la haine au bord du cœur, des lèvres, des mains, c’est ce soir là que j’ai rencontré le destin.

« Arthur, ton problème à toi, c’est que tu n’iras jamais mieux si tu n’évacue pas ta haine. »

Evacuer la haine. La faire sortir, l’étouffer, m’embraser. J’ai compris ce jour là que ce n’était possible qu’en combattant mes origines et mes angoisses. Affilié à l’Ordre à cause de ma mère qui s’est investie dans cette guerre dès les premières heures, j’y suis resté, prétendant prendre la relève d’une grande et vaillante combattante. Et de relations en coins sombres, de rendez vous douteux en ruelles isolées, j’ai fini par rencontrer des gens, d’autres gens. Par donner des informations. Par expliquer que, malgré mon père moldu, le Sang-Pur était une idée que je défendais corps et âmes.

Je rêve d’affirmer haut et fort le camp auquel j’appartiens, mais je sais que les informations que je détiens sont précieuses.
La patience se révèlera donc être mon principal atout dans cette guerre.