INTERROGATOIRE AU MINISTERE DE LA MAGIE

Bonjour, je suis journaliste pour la gazette du sorcier, et je vais vous poser une série de question. Vous allez devoir être honnête car il va falloir y répondre comme si vous étiez sous l’emprise de veritaserum, alors s’il vous plait, jouez le jeu et c’est parti pour cette interview !

Quelle est la place de tes amis, de ta famille dans cette guerre, les fais-tu passer avant ton combat, ou bien après ? Quelles relations entretiens-tu avec eux ?
- Il remue sur sa chaise, légèrement mal à l'aise -
"Ma famille ... Je les ai quitté il y a de cela quelques années. Nous n'avions pas les mêmes opinions sur la vie. Mais depuis j'ai reconstruit une nouvelle famille, j'ai une petite fille et ... j'ai eu une fiancée. A mes yeux elle sera toujours là même si je ne peux pas la voir. Et les membres de l'Ordre sont pour moi comme une seconde famille, je sais que je peux compter sur eux plus que sur n'importe qui."

Votre camp, comment l’avez-vous choisi ? Par conviction, par pression, ou bien c’est parce que vous n’en avez strictement rien à faire des autres ?
- Un sourire de fierté vient éclairer son visage -
" Par pure conviction et pour cause : je fais partie de ceux qui ont fondé l'Ordre du Phénix. Je n'ai pas toujours voulu me battre pour la liberté, loin de là, je pensais avant cela que les né-moldus n'étaient que des moins que rien qui ne méritaient même pas de respirer. Les Lysaght ne sont pas vraiment réputés pour leur ouverture d'esprit voyez-vous ... Mais depuis que ma vision des choses a changé, la bataille pour la liberté est quelque chose qui me tient énormément à coeur, peut-être un peu trop certes mais c'est nécessaire. Après tout, si ce n'est pas nous qui nous battons, alors qui ?"

Ça a beau être la guerre, et quel que soit le camp dans lequel on se trouve on rêve tous d’un monde meilleur. Si vous devriez vivre d’espoir, comment aimeriez vous que soit votre vie dans dix ans ?
"Dans dix ans ... étrange question. Dans dix ans déjà j'espère être encore vivant pour pouvoir voir ma fille grandir et j'espère lui avoir construit un monde neuf et une vie merveilleuse. Etre encore entouré de mes amis également et qu'ils soient heureux. Je suis peut-être un peu trop idéaliste ou utopiste mais je voudrais un monde de tolérance et de liberté, un monde où se cacher parce que notre sang est impur serait complètement dépassé. Je rêve beaucoup mais après tout qui sait ... Peut-être est-ce possible."

La guerre, le sang, les morts c'est bien beau mais qu'en est-il de l'amour? ton combat a-t-il eu raison de ton coeur ou continue-t-il à battre? si c'est le cas, pour qui et pourquoi?
- Il se détourne un instant, ses yeux regardent ailleurs -
' Mon amour je l'ai perdu. Mon coeur bat pour la famille qu'il me reste, pour ma fille, pour mes amis, pour eux mon coeur bat plus que jamais. C'est avec eux que je définis le mot d'amour, avec eux que je me sens bien. Mais je sais que mon coeur bat et battra toujours pour Artemisia, pour moi elle reste la seule et l'unique. D'ailleurs si je combats c'est aussi en partie pour elle et pour notre amour. "

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CARTE DE CHOCOGRENOUILLE

Ancien gryffondor ∆ Possessif ∆ Jaloux ∆ Intelligent ∆ Sensible ∆ Mais fort ∆ Revanchard ∆ Intrépide ∆ Justicier ∆ Provocateur ∆ Loyal ∆ Têtu ∆ Et surtout obstiné ∆ Maladroit ∆ Gentil ∆ Déterminé ∆ Généreux ∆ Modeste ∆ Hyperactif ∆ Tendre ∆ Fait passer sa fille avant tout le reste ∆ Brisé de l'intérieur ∆ N'en laisse rien voir à l'extérieur ∆ Se bat farouchement pour un idéal qu'il avait autrefois partagé avec sa fiancée ∆ Fiancée disparue le jour de son mariage ∆ Utopiste ∆ Rêveur ∆ Ne se déplace jamais sans sa baguette ∆ Dort même avec ∆ Faut bien se consoler, son lit est tout vide kwa ∆ Son patronus le définit parfaitement : un lion ∆ Garde la bague qu'il aurait dû donner à sa fiancé sur un collier autour de son cou ∆ Déteste qu'on lui dise ce qu'il doit penser ∆ Fuit toute forme d'autorité un peu trop poussée.

Le petit garçon court dans les couloirs de l’immense maison, faisant à chaque pas craquer le sol de bois ciré. Impatient comme un gosse de trois ans devant une énorme glace au chocolat, il n’en peut plus d’attendre pour annoncer la grande nouvelle seulement sa mère l’a prévenue : son père est en pleine discussion de travail actuellement et ne doit être dérangé sous aucun prétexte quel qu’il soit. Alors il patiente mais il bouillonne de l’intérieur et n’en peut plus d’attendre. Ce n’est qu’en entendant la grande porte en chêne qui grince qu’il saut sur ses pieds, le sésame en main. Faisant fi des convenances, il se rue dans les jambes paternelles, exhibant le fruit de tant d’excitation en déblatérant d’une voix suraigüe : « Je vais à Poudlard Papa, je vais à Poudlard ! ». Le regard du père se penche sur ce fils qui sautille en tout sens, prenant avec soin la feuille maintenant toute chiffonnée et qui détaille l’acceptation de son rejeton à la prestigieuse école de magie. Il acquiesce gravement et s’autorise un sourire, prouvant à quel point il est fier de le voir entrer à son tour dans le château qui autrefois l’avait lui-même accueilli. Il tapote la tête du garçon et s’en retourne à ses occupations mais pour Alcide ce signe d’affection est on ne peut plus glorifiant et c’est avec le cœur prêt à exploser de fierté qu’il court de nouveau rejoindre sa mère. L’année qui allait suivre serait celle de toutes les aventures, il se l’était promis.

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Ces grands yeux bleus dans lesquels plus d’un aimerait se perdre. Ce port de tête altier, ce sourire énigmatique. Onyx est belle comme le jour mais lui désire la nuit. La petite sœur, le mouton noir de la famille mais qui a su lui ouvrir les yeux sur des convictions autrefois inconnues de lui. C’est à coup de principes et de raison qu’il a compris, qu’il a enfin compris, allant à l’encontre de tout ce que son éducation lui avait inculqué. Les moldus, les sang-de-bourbes, les moins que rien. Tout cela, il y avait cru dur comme fer. Auparavant ils ne méritaient pas même de vivre à ces yeux, ces impies qui ne comprenaient même pas la chance qu’ils avaient. Des né-moldus, la bonne blague. Ils ne devraient même pas avoir l’autorisation de tenir une baguette magique. Toutes ces idées s’étaient envolées quand Artemisia était apparu dans sa vie. Le jour de ses fiançailles avec Onyx, la sœur aînée, Alcide avait rencontré ce joli minois aux yeux clairs et s’il l’avait tout de suite trouvé exquise, drôle et souriante, il l’avait ignorée pendant de longues années, préférant passer du temps en sa compagnie tout en se voilant la face et en retardant par de sombres prétextes le jour redouté d’un mariage dont il ne voulait pas.
Attablé avec Septymus et Xander, Alcide guette la haute porte de la Grande Salle. Le brouhaha incessant des élèves qui prennent leur petit-déjeuner fait comme un bruit de fond tandis que ses deux meilleurs amis sont en train de disputer une partie d’échec sorcier à ses côtés. Visiblement, Xander est en bonne forme et c’est toutes les trois secondes qu’il s’exclame avec enthousiasme. Alcide ne leur prête que peu d’attention ce matin-là, obnubilé qu’il est par cette grande porte. Et soudain, il la voit apparaître dans l’encadrure, souriante et légère. Elle passe à quelques centimètres de lui et lui jette un coup d’œil entendu auquel il répond discrètement. Leurs yeux se cherchent puis se quittent. Ce soir. Ils se retrouveront ce soir. Et rien qu’à cette idée sa journée vient de prendre un tour non seulement inattendue mais aussi terriblement excitante. Car non contente de totalement bousculer son monde avec ses idées nouvelles, Artemisia a également réussi à ravir son cœur dans le plus grand secret.

***

La fuite. En laissant tout derrière eux. Souvent ils en avaient parlé mais jamais Alcide n’avait pu en rêver. Il voyait tout cela comme un rêve inaccessible qui jamais ne pourrait arriver. Et pourtant, il était là, avec elle, seuls. Ils étaient seuls mais ensemble et ils était on ne peut plus heureux. Posant sa main sur le ventre rond d’Artemisia, il la berça dans ses bras, savourant leur moment ensemble, avec l’impression qu’il les volait au reste du monde. Ils avaient été enfermés dans un rituel secret à Poudlard, se voyant en cachette, s’échappant à tous les regards, lui allant jusqu’à inventer des excuses complètement bidon pour retarder son mariage avec Onyx. Et puis quand elle avait eu son diplôme ils s’étaient enfuis tous les deux et c’était la meilleure chose qui lui était arrivé depuis longtemps.
« Elle tiendra tout de sa mère. »
En riant, Artemisia se retourna :
« Et elle aura un peu de son père aussi. »
Il lui sourit. Il est heureux.

***

Le son de son cœur qui bat, sourd dans sa poitrine. Il la revoit qui s’avance, plus belle que jamais dans l’allée bordée de discrètes roses blanches. Il entend ce rire qui lui manque tant. Il revoit ce sourire qui l’emplissait de joie. Et sa petite fille qui, à ses côtés, gazouille en ouvrant de grands yeux de bébés qui s’étonnent de chaque chose nouvelle que fait ce monde. Son cœur est prêt à exploser, tableau magnifique qui restera à jamais gravé dans sa tête. C’est un trop-plein de bonheur qui vient le chavirer. Il respire la joie en cet instant et cela se voit. Il tend la main vers elle, sa dulcinée, celle qu’il n’a eu de cesse d’aimer durant tout ce temps. La mère de sa fille, l’amante cachée et maintenant bientôt sa femme. Il sait que sa vie à ses côtés sera formidable. Dans son esprit se déroule, claire comme de l’eau de roche, son existence. Paisible et douce, heureuse et passionnée. Tout de dont un homme peut rêver un somme.
Mais tout à coup le rêve se brise. Et c’est comme un couteau dans le cœur de se rappeler ces évènements. A vrai dire, il ne s’en souvient que par morceaux, son esprit est encore embrumé par le déferlement qui a eu lieu ce jour-là. Il ne saurait rien faire pour revenir en arrière et pourtant il aimerait tellement, tellement. Cette ombre qui avance et qui s’empare de celle qu’il aime. Robe blanche et ténèbres noire qui s’affrontent. Un film en noir et blanc se déroule devant ses yeux. Avant même qu’il n’ait pu faire trois pas dans sa direction, c’est soudain un halo de flamme qui l’entoure et dans son esprit se fait encore entendre très clairement ce cri de souffrance qui le déchire de l’intérieur. Désespoir. Et mort. La mort qui l’entoure depuis qu’elle est partie. Longue suite de nuits sans sommeil qui se sont succédé. Des épaules sur lesquelles pleurer et dont il ne se souvient plus les noms. Etat d’hébètement avancé. Il est seul dans ce monde désormais avec sa petite fille, sa petite Echo qu’il serre dans ses bras, souvenir d’un passé heureux. Et le sourire de cette frimousse qui lui rappelle tant la mère disparue. Ce regard tour à tour sérieux et puis rieur. Elle tient beaucoup d’elle. Et elle lui manque chaque jour un peu plus. « Artemisia … ».
Souhait effleuré du bout des doigts et qu’il perd à jamais. Ses yeux bleus sont humides tandis qu’il regarde par la fenêtre, regret des jours passés. Tu seras plus fort qu’on lui a dit. Maintenant il est plus fort. Et maintenant il vengera.

***

Il faut qu’on se batte. Son mantra depuis quelques jours. Il se le répétait inlassablement, malade de voir toujours plus de morts dans la Gazette du Sorcier qui relayait les informations morbides  avec une délectation on ne peut plus glauque. Pour lui, pour sa fille, pour Artemisia, il ne pouvait rester les bras croisés. Elle lui manquait toujours, poignard planté dans son cœur mais jamais il ne le laissait paraître, toujours il voulait se montrer fort. Mais son désir de vengeance n’avait jamais autant été exacerbé. C’était viscéral.
Meera est à ses côtés. Il pose une main sur son épaule et enfin lâche comme une bombe qu’il aurait intériorisée un peu trop longtemps.
« Il faut qu’on contre-attaque. »
Elle le regarde comme interloqué pendant une fraction de seconde avant de hocher gravement la tête. Elle le sait depuis longtemps, peut-être même depuis plus longtemps que lui. Autant dire que bientôt c’est un véritable ordre qui se met en place. Margaery, Xander, Meera et Alcide. Et si Alcide se méfie d’abord de Margaery, un peu trop fragile à ses yeux, et s’il voudrait pouvoir protéger Xander et Meera, ils sont là, tous les quatre. C’est avec l’aide de Dumbledore qu’ils mettent en place cette organisation d’abord bancale puis de plus en plus forte, grande et étendue. Encore aujourd’hui, Alcide est étonné de l’ampleur de l’Ordre du Phénix, jamais il n’aurait cru à un tel débordement. La bataille pour la liberté venait de commencer. Et il était bien décidé à la gagner.